Archives pour la catégorie “Inde”


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Le moment le plus inoubliable de mon séjour à Udaipur est le spectacle de danses folkloriques rajasthanies qui se déroule tous les jours à 19 heures dans un haveli bâti au 18è siècle.

La scène est installée dans la cours intérieure du haveli, en plein air. Dans un coin sont assis 3 ou 4 musiciens. L’un joue du djembé, un autre des cuivres, le 3ème du tambourin et le dernier accompagne au chant et joue un instrument que je qualifierai d’accordéon, par souci de simplification. Chacun des 6 tableaux composant le spectacle est brièvement présenté par une indienne à l’élocution parfaite, dans un style à l’Eurovision.

Le 1er tableau, une mise en bouche, met en scène 2 indiennes qui exécutent, assises, un numéro de percussions avec ce qui ressemble à des minis cymbales qu’elles tiennent du bout de leurs doigts. Sur une musique au tempo rapide, leurs mains et leurs bras frappent avec précision et dextérité d’autres mini cymbales cousues à leur sari vert et or, au niveau des bras, avant bras et des cuisses.

Le 2ème tableau est plus poétique même si je n’en ai pas bien compris le sens. Une jeune indienne, richement vêtue d’un sari bleu, cousu d’or, danse autour d’un paon, joué par une deuxième danseuse. Mon regard s’est plus porté sur la première danseuse qui, par la gestuelle de ses mains et de ses bras a dégagé une véritable émotion. Accompagnée par les musiciens qui alternaient rythme rapide et plus lent, elle virevoltait avec grâce et légèreté autour du paon comme si elle lui faisait la cours. C’est mon interprétation mais je peux me tromper.

Le 3ème tableau est une ode au feu. Deux danseuse tiennent chacune en équilibre sur leur tête, une cruche en fer d’où jaillie une flamme, le feu du Rajasthan. Les danseuses effectuent leurs premiers pas d’abord dans la pénombre puis la lumière des projecteurs revenue, elles occupent toute la scène sur un rythme endiablé. Bras et jambes continuellement en mouvement, alliant légèreté et précision à la manière des gymnastes, les danseuses jouent avec le feu en parfaite équilibriste. Jamais la flamme ne vacilla.

Le 4ème tableau est une farandole de 8 danseuses tournant en cercle sur la scène. J’ai surtout retenu de ce tableau, la farandole des couleurs des saris des danseuses. Rouge, jaune, vert, bleu, rose, ils sont richement cousus de rubans dorés faisant ressortir les bijoux que ces dames portent sur la tête, au cou, aux poignets et au pieds.

Le 5ème tableau offre une rupture humoristique. Un homme met en scène deux marionnettes. Une princesse et un prince (enfin, je crois…) La danse que fera jouer le marionnettiste à la princesse est un pastiche mêlant sirtakis et le Beyonce’s style avec son fameux coup d’épaules. La scénette de la marionnette du prince est la plus amusante. Il n’aura de cesse de vouloir remettre à sa place… sa tête Tantôt ses mains jonglent avec elle, tantôt ses pieds jouent avec quand ce n’est pas son postérieur !

Le 6ème et dernier tableau est de loin le plus impressionnant. Il raconte l’histoire d’une femme, interprétée par une danseuse, qui portent 10 cruches remplies d’eau. Tout du long, cette danseuse, la senior de la troupe, nous tiendra en haleine dans un tableau qui tient plus du numéro d’équilibriste que de la danse. Elle commence par poser une grosse cruche sur sa tête et danse ainsi quelques instants. Elle pose ensuite une deuxième cruche sur la première et continue à virevolter, à l’aise, au rythme de la musique. La quatrième cruche sur la tête, la danseuse lance un sourire séducteur au public avant de s’allonger, lentement, sur le sol. Avec sa bouche, elle retire délicatement un foulard déposé sur un bouquet de roses placé sur le sol quelques instants auparavant par un assistant. Le public applaudit cette prouesse. Mais le spectacle n’est pas fini. En effet, vous l’avez sans doute deviné, le show durera jusqu’au moment où elle portera sur sa tête les 10 cruches. J’ai été bluffé de la maitrise et l’aisance de cette dame d’une cinquantaine d’années, qui avec son sourire et son regard aguicheur, nous a fait passer un excellent moment.

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Pour tuer le temps, Yanick et moi avons passé la journée à Chittorghar, à 120 km d’Udaipur. Le trajet en bus fut assez rapide, 2,5 heures à l’aller et 2 heures au retour. L’unique intérêt de cette bourgade est son fort (encore !). On fut agréablement surpris de ce qu’on découvrit une fois sur place. Certes une grosse partie du site est en ruine, comme le Palais, mais fort bien conservé. Par contre, la Tour de la Victoire, la Jaya Stambha, à l’architecture atypique, est superbement conservée. On peut d’ailleurs y entrer et monter à son sommet d’où on profite d’une très belle vue sur l’ensemble du fort et de sa foule de touristes, quasiment que des indiens venus en famille.

Pour finir, un petit mot de nos lointains cousins, les singes, très présents sur le site. Souvent facétieux, pas du tout sauvages même s’il est conseillé de ne pas trop s’approcher, ils sont l’autre attraction du fort, surtout pour les enfants qui leur lancent de la nourriture.

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Nous sommes arrivés à Udaipur très tôt le matin, après un très long trajet en bus de nuit. Même si j’avais une couchette, je n’ai quasiment pas dormi tellement j’ai été balloté. Y a pas photo, je privilégierai le train à l’avenir !

Lonely Planet qualifie la ville de romantique. C’est vrai que le lac Pichola qui borde l’ouest de la ville, le City Palace - le plus vaste de tout l’état du Rajasthan - et construit en hauteur ainsi que, à mon avis, l’hôtel de luxe qui occupe entièrement l’ile Jagniwas au milieu du lac, constituent un beau tableau pour tout voyageur recherchant le romantisme. Je m’empresse d’ajouter que l’hôtel de luxe a servi de cadre à Octopussy, un James Bond joué par Roger Moore, si je ne me trompe pas. Toutefois, pour profiter pleinement de ce romantisme mieux vaut que la mousson ait été généreuse en pluie. Je ne pense pas que ce fut le cas cette année car les eaux du lacs sont basses et même une partie est totalement asséchée.

A part le lac et ses abords, les distractions sont assez rares. Nous avons visité le musée du City Palace, fait une ballade menant à un temple au sommet d’une colline, mis 2 pieds (sans les chaussures) dans un autre temple à la gloire de Vishnu ou des pigeons, je ne saurais dire.

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Nous sommes restés 5 jours à Udaipur, une durée plus longue que la moyenne de nos séjours. L’attente du départ du train pour Mumbai, seulement trois par semaine, en est la raison. Pour tout dire, les deux derniers jours ont été d’un ennui mortel.

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Si comme moi, vous pensiez que désert signifie étendue de sable infinie, dunes, sécheresse et grosse chaleur, genre désert du Sahara, le désert du Thar est un contre exemple parfait.

J’ai commencé à m’en rendre compte avant d’arriver à Jodhpur. On a fait le voyage en bus depuis Pushkar. Pour être plus précis, en bus ET en jeep. En effet, le bus nous a lâché à une bonne heure de route de notre destination. Le chauffeur doit avoir l’habitude de ce genre de situation car il ne s’est pas arrêté quand le bus a commencé a faire un gros bruit bizarre et lorsqu’on s’est arrêté, quelques minutes plus tard dans une bourgade, une jeep nous attendait déjà. Excellente organisation à faire pâlir la SNCF mais j’ajoute tout de suite un bémol : il y avait UNE jeep. Me croiriez-vous si je vous dis que nous avons tous logé dans la voiture, bagages compris ? Eh bien, vous auriez raison de ne pas me croire. En fait, il restait seulement une dizaine de personnes qui se rendaient à Jodhpur. Huit touristes à l’arrière sur les banquettes avec une partie des bagages et quatre indiens à l’avant. Ce fut ma première initiation au contorsionnisme. J’avoue que je n’ai pas été emballé par cette discipline.

Durant ce long voyage de 5 heures et quelques aux portes du désert de Thar, j’ai été surpris de voir que sur une terre aride où domine le sable, quantité d’arbres et d’arbustes poussaient et qu’il était possible d’y faire des cultures. Toutefois, j’imagine que les quantités produites ne sont pas énormes.

On profite de notre courte halte à Jodhpur pour visiter son fort, le Meherangarh Ce bâtiment, propriété du Maharaja de Jodhpur, est très bien conservé et intelligemment mis en valeur. C’est une visite à ne pas manquer. On s’est aussi rendu au mémorial de Jaswant Thada, dédié au Maharaja Jaswant Singh II.

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On a continué, le surlendemain, notre route dans le désert, jusqu’à Jaisalmer. Ville connue pour son fort (que j’ai trouvé nettement moins intéressant que celui de Jodhpur) et surtout pour ses Camel Safari dans le désert. Pour éviter toutes remarques ultérieures, je précise que safari n’a rien à voir avec un safari dans la savane africaine mais il faut plutôt entendre « balade » et on parle de camel (chameau en français) alors qu’il s’agit de dromadaire. C’est vrai que dromadery safari, commercialement parlant, ça le fait moins. Le safari consiste à partir X jours dans le désert, à dos de dromadaire, accompagné de chameliers qui servent à la fois de guides et de cuisiniers. Pour ce qui est de l’hébergement, c’est simple, il n’y en a pas. On dort à même le sol à la belle étoile. La durée du safari est très variable : une seule journée à quatre jours complets. Avec Yanick, on a choisi 3 jours et 2 nuits, pour 1650 roupies (environ 26 euros) tout inclus.

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Le départ s’est fait le lendemain matin, depuis l’agence où nous avions acheté les billets. On y a rencontré les quatre autres membres du groupe : Sylvia, Jason, Rob et Kath. Une espagnole et trois anglais. Une jeep nous attendait pour nous emmener au point de départ du safari, à 35 minutes de route de Jaisalmer. Le 1er contact avec les dromadaires fut assez intimidant. D’abord parce que c’est la première fois que j’en vois d’aussi près et ensuite ce sont des bêtes hautes sur pattes. Finalement, leur nonchalance et les propos des chameliers m’ont vite mis en confiance. De plus, j’ai rapidement trouvé ces animaux sympathiques en partie parce qu’ils ont une gueule marrante et surtout parce que j’avais en tête une scène d’un film avec Coluche où il téléphone à sa femme avec dans son dos un chameau qui n’arrête pas de faire du bruit avec sa gueule. Je ne me souviens plus du titre du film mais ça m’avait bien amusé à l’époque.

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Les chameliers finissent d’équiper les dromadaires et demandent à chacun d’entre nous de nous installer sur notre dromadaire attitré. Le mien se nomme Patang. La mise en selle se fait de la façon suivante : le dromadaire couché, on grimpe sur son dos et on s’installe sur la selle. Une fois le pommeau de celle-ci bien en main, le chamelier donne l’ordre au dromadaire, par des gestes et la parole, de se lever. L’animal procède alors en trois temps. D’abord il déplie en partie ses pattes arrières puis ses pattes avants et enfin la totalité de ses pattes arrières. Votre corps est donc balancé puissamment d’avant en arrière pendant ces quelques secondes. Même si j’ai trouvé ça amusant, j’avoue que j’ai serré très fort le pommeau avec mes mains et aussi mes cuisses sur le flanc de l’animal, de peur de tomber.

Nous sommes tous fin prêt pour le début de notre « safari ». Trois jours de balade dans un désert où poussent quantité d’arbustes, où gambadent rongeurs et autres insectes, où l’on rencontre des villageois habitant des maisons en dur et où une veste polaire est la bienvenue car il fait frais pendant la journée. Je savais, après avoir lu le Lonely Planet, que le désert de Thar n’est pas comparable au Sahara mais je ne m’attendais pas à un désert si peu… désert. Toutefois, même habité, il offre peu de variété et devient ainsi très vite monotone. Ajouté à cela l’inconfort relatif de voyager pendant 4/5 heures par jour sur le dos d’un dromadaire, j’ai vite commencé à trouver le temps long. Heureusement que les repas offraient des pauses bienvenues. Les chameliers allumaient un feu de camp et cuisinaient des repas tout simples à partir de légumes, de farine et d’eau. Le matin, au petit déjeuner, nous avions droit à des œufs durs et des tartines à la confiture. Le soir, nous bivouaquions sur les rares dunes de sable du désert. Après le repas, les chameliers nous racontaient, autour du feu et de quelques bières, des histoires vécues dans de précédents safaris ou blaguaient avec nous.

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Le matin de notre dernier jour débuta par un événement qui ne s’est produit que deux fois depuis juillet dernier. Il a plu. Pas du crachin breton mais un super orage avec les trombes d’eau qui vont avec. Évidemment aucun d’entre nous n’était équipé pour ce genre d’imprévu à part les chameliers qui disposaient d’une bâche en plastique et qui nous a servi d’abri de fortune pendant le gros de l’orage. Seulement, le mauvais temps s’est installé et il était clair que nous n’échapperions pas à une bonne douche d’eau du désert, le temps de rejoindre le point de rendez-vous où nous attendait la jeep pour nous ramener à Jaisalmer. C’est donc trempés jusqu’au os que nous avons terminé ce safari dans un désert dégoulinant d’eau. Malgré ce petit inconfort final, je garde un très bon souvenir de cette balade.

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