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Si comme moi, vous pensiez que désert signifie étendue de sable infinie, dunes, sécheresse et grosse chaleur, genre désert du Sahara, le désert du Thar est un contre exemple parfait.

J’ai commencé à m’en rendre compte avant d’arriver à Jodhpur. On a fait le voyage en bus depuis Pushkar. Pour être plus précis, en bus ET en jeep. En effet, le bus nous a lâché à une bonne heure de route de notre destination. Le chauffeur doit avoir l’habitude de ce genre de situation car il ne s’est pas arrêté quand le bus a commencé a faire un gros bruit bizarre et lorsqu’on s’est arrêté, quelques minutes plus tard dans une bourgade, une jeep nous attendait déjà. Excellente organisation à faire pâlir la SNCF mais j’ajoute tout de suite un bémol : il y avait UNE jeep. Me croiriez-vous si je vous dis que nous avons tous logé dans la voiture, bagages compris ? Eh bien, vous auriez raison de ne pas me croire. En fait, il restait seulement une dizaine de personnes qui se rendaient à Jodhpur. Huit touristes à l’arrière sur les banquettes avec une partie des bagages et quatre indiens à l’avant. Ce fut ma première initiation au contorsionnisme. J’avoue que je n’ai pas été emballé par cette discipline.

Durant ce long voyage de 5 heures et quelques aux portes du désert de Thar, j’ai été surpris de voir que sur une terre aride où domine le sable, quantité d’arbres et d’arbustes poussaient et qu’il était possible d’y faire des cultures. Toutefois, j’imagine que les quantités produites ne sont pas énormes.

On profite de notre courte halte à Jodhpur pour visiter son fort, le Meherangarh Ce bâtiment, propriété du Maharaja de Jodhpur, est très bien conservé et intelligemment mis en valeur. C’est une visite à ne pas manquer. On s’est aussi rendu au mémorial de Jaswant Thada, dédié au Maharaja Jaswant Singh II.

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On a continué, le surlendemain, notre route dans le désert, jusqu’à Jaisalmer. Ville connue pour son fort (que j’ai trouvé nettement moins intéressant que celui de Jodhpur) et surtout pour ses Camel Safari dans le désert. Pour éviter toutes remarques ultérieures, je précise que safari n’a rien à voir avec un safari dans la savane africaine mais il faut plutôt entendre « balade » et on parle de camel (chameau en français) alors qu’il s’agit de dromadaire. C’est vrai que dromadery safari, commercialement parlant, ça le fait moins. Le safari consiste à partir X jours dans le désert, à dos de dromadaire, accompagné de chameliers qui servent à la fois de guides et de cuisiniers. Pour ce qui est de l’hébergement, c’est simple, il n’y en a pas. On dort à même le sol à la belle étoile. La durée du safari est très variable : une seule journée à quatre jours complets. Avec Yanick, on a choisi 3 jours et 2 nuits, pour 1650 roupies (environ 26 euros) tout inclus.

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Le départ s’est fait le lendemain matin, depuis l’agence où nous avions acheté les billets. On y a rencontré les quatre autres membres du groupe : Sylvia, Jason, Rob et Kath. Une espagnole et trois anglais. Une jeep nous attendait pour nous emmener au point de départ du safari, à 35 minutes de route de Jaisalmer. Le 1er contact avec les dromadaires fut assez intimidant. D’abord parce que c’est la première fois que j’en vois d’aussi près et ensuite ce sont des bêtes hautes sur pattes. Finalement, leur nonchalance et les propos des chameliers m’ont vite mis en confiance. De plus, j’ai rapidement trouvé ces animaux sympathiques en partie parce qu’ils ont une gueule marrante et surtout parce que j’avais en tête une scène d’un film avec Coluche où il téléphone à sa femme avec dans son dos un chameau qui n’arrête pas de faire du bruit avec sa gueule. Je ne me souviens plus du titre du film mais ça m’avait bien amusé à l’époque.

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Les chameliers finissent d’équiper les dromadaires et demandent à chacun d’entre nous de nous installer sur notre dromadaire attitré. Le mien se nomme Patang. La mise en selle se fait de la façon suivante : le dromadaire couché, on grimpe sur son dos et on s’installe sur la selle. Une fois le pommeau de celle-ci bien en main, le chamelier donne l’ordre au dromadaire, par des gestes et la parole, de se lever. L’animal procède alors en trois temps. D’abord il déplie en partie ses pattes arrières puis ses pattes avants et enfin la totalité de ses pattes arrières. Votre corps est donc balancé puissamment d’avant en arrière pendant ces quelques secondes. Même si j’ai trouvé ça amusant, j’avoue que j’ai serré très fort le pommeau avec mes mains et aussi mes cuisses sur le flanc de l’animal, de peur de tomber.

Nous sommes tous fin prêt pour le début de notre « safari ». Trois jours de balade dans un désert où poussent quantité d’arbustes, où gambadent rongeurs et autres insectes, où l’on rencontre des villageois habitant des maisons en dur et où une veste polaire est la bienvenue car il fait frais pendant la journée. Je savais, après avoir lu le Lonely Planet, que le désert de Thar n’est pas comparable au Sahara mais je ne m’attendais pas à un désert si peu… désert. Toutefois, même habité, il offre peu de variété et devient ainsi très vite monotone. Ajouté à cela l’inconfort relatif de voyager pendant 4/5 heures par jour sur le dos d’un dromadaire, j’ai vite commencé à trouver le temps long. Heureusement que les repas offraient des pauses bienvenues. Les chameliers allumaient un feu de camp et cuisinaient des repas tout simples à partir de légumes, de farine et d’eau. Le matin, au petit déjeuner, nous avions droit à des œufs durs et des tartines à la confiture. Le soir, nous bivouaquions sur les rares dunes de sable du désert. Après le repas, les chameliers nous racontaient, autour du feu et de quelques bières, des histoires vécues dans de précédents safaris ou blaguaient avec nous.

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Le matin de notre dernier jour débuta par un événement qui ne s’est produit que deux fois depuis juillet dernier. Il a plu. Pas du crachin breton mais un super orage avec les trombes d’eau qui vont avec. Évidemment aucun d’entre nous n’était équipé pour ce genre d’imprévu à part les chameliers qui disposaient d’une bâche en plastique et qui nous a servi d’abri de fortune pendant le gros de l’orage. Seulement, le mauvais temps s’est installé et il était clair que nous n’échapperions pas à une bonne douche d’eau du désert, le temps de rejoindre le point de rendez-vous où nous attendait la jeep pour nous ramener à Jaisalmer. C’est donc trempés jusqu’au os que nous avons terminé ce safari dans un désert dégoulinant d’eau. Malgré ce petit inconfort final, je garde un très bon souvenir de cette balade.

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