Archives pour décembre 2008

Si comme moi, vous pensiez que désert signifie étendue de sable infinie, dunes, sécheresse et grosse chaleur, genre désert du Sahara, le désert du Thar est un contre exemple parfait.

J’ai commencé à m’en rendre compte avant d’arriver à Jodhpur. On a fait le voyage en bus depuis Pushkar. Pour être plus précis, en bus ET en jeep. En effet, le bus nous a lâché à une bonne heure de route de notre destination. Le chauffeur doit avoir l’habitude de ce genre de situation car il ne s’est pas arrêté quand le bus a commencé a faire un gros bruit bizarre et lorsqu’on s’est arrêté, quelques minutes plus tard dans une bourgade, une jeep nous attendait déjà. Excellente organisation à faire pâlir la SNCF mais j’ajoute tout de suite un bémol : il y avait UNE jeep. Me croiriez-vous si je vous dis que nous avons tous logé dans la voiture, bagages compris ? Eh bien, vous auriez raison de ne pas me croire. En fait, il restait seulement une dizaine de personnes qui se rendaient à Jodhpur. Huit touristes à l’arrière sur les banquettes avec une partie des bagages et quatre indiens à l’avant. Ce fut ma première initiation au contorsionnisme. J’avoue que je n’ai pas été emballé par cette discipline.

Durant ce long voyage de 5 heures et quelques aux portes du désert de Thar, j’ai été surpris de voir que sur une terre aride où domine le sable, quantité d’arbres et d’arbustes poussaient et qu’il était possible d’y faire des cultures. Toutefois, j’imagine que les quantités produites ne sont pas énormes.

On profite de notre courte halte à Jodhpur pour visiter son fort, le Meherangarh Ce bâtiment, propriété du Maharaja de Jodhpur, est très bien conservé et intelligemment mis en valeur. C’est une visite à ne pas manquer. On s’est aussi rendu au mémorial de Jaswant Thada, dédié au Maharaja Jaswant Singh II.

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On a continué, le surlendemain, notre route dans le désert, jusqu’à Jaisalmer. Ville connue pour son fort (que j’ai trouvé nettement moins intéressant que celui de Jodhpur) et surtout pour ses Camel Safari dans le désert. Pour éviter toutes remarques ultérieures, je précise que safari n’a rien à voir avec un safari dans la savane africaine mais il faut plutôt entendre « balade » et on parle de camel (chameau en français) alors qu’il s’agit de dromadaire. C’est vrai que dromadery safari, commercialement parlant, ça le fait moins. Le safari consiste à partir X jours dans le désert, à dos de dromadaire, accompagné de chameliers qui servent à la fois de guides et de cuisiniers. Pour ce qui est de l’hébergement, c’est simple, il n’y en a pas. On dort à même le sol à la belle étoile. La durée du safari est très variable : une seule journée à quatre jours complets. Avec Yanick, on a choisi 3 jours et 2 nuits, pour 1650 roupies (environ 26 euros) tout inclus.

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Le départ s’est fait le lendemain matin, depuis l’agence où nous avions acheté les billets. On y a rencontré les quatre autres membres du groupe : Sylvia, Jason, Rob et Kath. Une espagnole et trois anglais. Une jeep nous attendait pour nous emmener au point de départ du safari, à 35 minutes de route de Jaisalmer. Le 1er contact avec les dromadaires fut assez intimidant. D’abord parce que c’est la première fois que j’en vois d’aussi près et ensuite ce sont des bêtes hautes sur pattes. Finalement, leur nonchalance et les propos des chameliers m’ont vite mis en confiance. De plus, j’ai rapidement trouvé ces animaux sympathiques en partie parce qu’ils ont une gueule marrante et surtout parce que j’avais en tête une scène d’un film avec Coluche où il téléphone à sa femme avec dans son dos un chameau qui n’arrête pas de faire du bruit avec sa gueule. Je ne me souviens plus du titre du film mais ça m’avait bien amusé à l’époque.

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Les chameliers finissent d’équiper les dromadaires et demandent à chacun d’entre nous de nous installer sur notre dromadaire attitré. Le mien se nomme Patang. La mise en selle se fait de la façon suivante : le dromadaire couché, on grimpe sur son dos et on s’installe sur la selle. Une fois le pommeau de celle-ci bien en main, le chamelier donne l’ordre au dromadaire, par des gestes et la parole, de se lever. L’animal procède alors en trois temps. D’abord il déplie en partie ses pattes arrières puis ses pattes avants et enfin la totalité de ses pattes arrières. Votre corps est donc balancé puissamment d’avant en arrière pendant ces quelques secondes. Même si j’ai trouvé ça amusant, j’avoue que j’ai serré très fort le pommeau avec mes mains et aussi mes cuisses sur le flanc de l’animal, de peur de tomber.

Nous sommes tous fin prêt pour le début de notre « safari ». Trois jours de balade dans un désert où poussent quantité d’arbustes, où gambadent rongeurs et autres insectes, où l’on rencontre des villageois habitant des maisons en dur et où une veste polaire est la bienvenue car il fait frais pendant la journée. Je savais, après avoir lu le Lonely Planet, que le désert de Thar n’est pas comparable au Sahara mais je ne m’attendais pas à un désert si peu… désert. Toutefois, même habité, il offre peu de variété et devient ainsi très vite monotone. Ajouté à cela l’inconfort relatif de voyager pendant 4/5 heures par jour sur le dos d’un dromadaire, j’ai vite commencé à trouver le temps long. Heureusement que les repas offraient des pauses bienvenues. Les chameliers allumaient un feu de camp et cuisinaient des repas tout simples à partir de légumes, de farine et d’eau. Le matin, au petit déjeuner, nous avions droit à des œufs durs et des tartines à la confiture. Le soir, nous bivouaquions sur les rares dunes de sable du désert. Après le repas, les chameliers nous racontaient, autour du feu et de quelques bières, des histoires vécues dans de précédents safaris ou blaguaient avec nous.

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Le matin de notre dernier jour débuta par un événement qui ne s’est produit que deux fois depuis juillet dernier. Il a plu. Pas du crachin breton mais un super orage avec les trombes d’eau qui vont avec. Évidemment aucun d’entre nous n’était équipé pour ce genre d’imprévu à part les chameliers qui disposaient d’une bâche en plastique et qui nous a servi d’abri de fortune pendant le gros de l’orage. Seulement, le mauvais temps s’est installé et il était clair que nous n’échapperions pas à une bonne douche d’eau du désert, le temps de rejoindre le point de rendez-vous où nous attendait la jeep pour nous ramener à Jaisalmer. C’est donc trempés jusqu’au os que nous avons terminé ce safari dans un désert dégoulinant d’eau. Malgré ce petit inconfort final, je garde un très bon souvenir de cette balade.

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Petite ville du Rajasthan, construite autour d’un lac (étang est le mot le plus adéquat), Pushkar est un havre de paix pour un voyageur qui vient de passer plusieurs jours dans les grosses métropoles.

Ici, pas ou peu d’auto-rickshaw, quasiment pas de pollution, beaucoup de verdure même si le sol de la région est aride. Pushkar est une ville importante de pèlerinage pour les hindous et compte donc son lot de temples dont un dédié à Brahma. La ville impose un comportement assez strict (tenue vestimentaire décente, pas de signes ostensibles d’affection, pas de consommation d’alcool, ni de viande et d’œufs). Mais comme toute prohibition qui se respecte, on trouve facilement une p’tite bière ou du hash. Malgré ses limites, Pushkar attire beaucoup de touristes, heureusement pas assez pour se sentir envahi. Beaucoup affichent un look plutôt hyppie / rasta.

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L’étang constitue l’attrait principal de la ville. D’abord parce que ses eaux sont sacrées et expliquent la présence de ghats. Ensuite, les pèlerins viennent se baigner dans ses eaux afin de se purifier. Enfin, d’un point de vue purement touristique, c’est un endroit idéal pour contempler le coucher du soleil sur la ville.

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Le reste du temps, on s’est un peu baladé. Dans la rue, un soir, on a croisé une procession accompagnant très certainement un mariage. Sinon, on a grimpé sur une colline qui abrite le temple de Savitri, qui a donné l’occasion de voir une race de singe que je n’avais pas encore vue et de contempler la ville en hauteur. A part ça, on a pas mal glandé. Comme en vacances…

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Je ne vais pas m’attarder sur les monuments ou autres sites que nous avons visités avec Yanick. Ils ne sont pas inintéressants mais j’ai vu mieux. En bref, on a visité :

  • la vieille ville (la « ville rose »)

  • le Jantar Mantar. Il rassemble des édifices de mesure astronomique bâtis au 18ème siècle par le Maharadja Jai Singh. Ces instruments de mesure sont en fait des genres de sculptures géantes qui indique non seulement le temps mais calcule aussi les éclipses ou la progression du soleil dans le zodiaque.

  • le Royal Gaitor. C’est un ensemble de cénotaphes royaux en marbre blanc richement sculptés

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Pour la visite de ces sites, nous avons loué les services d’un jeune conducteur d’auto rickshaw pour la journée. Pour être tout à fait exact, c’est lui qui s’est proposé la veille, quand il nous a amené à notre hôtel. Il a une vingtaine d’année, du bagout et est très sympa. Trop sympa. Beaucoup trop pour être honnête comme on l’a constaté hier soir.

Dans la journée d’hier, il nous avait parlé d’une « party » (ou fête pour parler français) à laquelle nous étions invitée et où seraient présent son boss et d’autres touristes. Même si nous n’avions rien demandé, le geste est apprécié. Toutefois, nous nous sommes posés des questions sur cette « party ». Le jeune conducteur nous donnait peu d’infos mais nous en parlait très souvent. Comme Yanick, j’étais presque sûr que ce n’était qu’un moyen de nous demander des roupies. D’un autre coté, peut être étions nous devenu trop méfiant et que nous risquions de passer à coté d’une bonne soirée avec des indiens et d’autres touristes. Tout de même, je ne sentais pas cette invitation et de plus, j’étais en petite forme donc je n’y suis pas allé. Yanick a accepté d’y aller, plus par curiosité que par réelle envie de faire la fête. Par précaution, il est parti avec seulement 1000 roupies et rien d’autre.

Une heure s’est à peine écoulée, que Yanick revient à la chambre d’hôtel. Il me raconte qu’il s’agit bien d’une entour loupe. C’est la fameuse arnaque aux pierres précieuses que relate le Lonely Planet. A force d’insister auprès du conducteur du rickshaw qui l’emmenait à cette « party », Yanick a eu quelques bribes d’informations qui ont fait tout de suite tilt. Ni une ni deux, il a demandé à retourner à l’hôtel sous un faux prétexte et, une fois arrivé, à planter le conducteur en lui disant qu’il avait deviné l’arnaque. Il n’a pas bronché et est reparti avec la mine des mauvais jours, en pensant surement à l’engueulade qui l’attendait quand il se présentera devant son boss sans le « pigeon »…

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Delhi, capitale de l’Inde. Paradoxalement, cette ville a peu de chose à offrir à un touriste. Le plus connu des monuments, le Red Fort, est assez décevant. Il ne vaut pas le fort d’Agra. La grande Mosquée où les pigeons de la ville ont élu domicile, offre une vue imprenable sur Meena Bazaar, qui, comme son nom l’indique, est un bazar. Il y a aussi des tombeaux, des musées que je n’ai pas visités par manque d’envie et de temps.

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Par contre, la présence du métro est un vrai soulagement pour mes oreilles et mes poumons. Toutefois, il n’y a que trois lignes, ce qui est insuffisant pour se déplacer dans tout Delhi.

Finalement le quartier le plus plaisant que nous ayons visite est Connaught Place. C’est une grande place circulaire divisée en quartier nommés blocks. On y trouve magasins de vêtements de marque, de l’équipement électronique, des librairies et des bars & restaurants. C’est un endroit très sympa où passer la soirée devant une bière et un bon repas.

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Notre départ pour la gare d’Old Delhi fut l’occasion d’assister à une scène qui m’a, au fond, attristée. Yanick marchandait auprès d’un conducteur d’auto rickshaw pour nous amener à la gare. Il refusait notre prix mais un autre conducteur, présent, à accepter notre proposition. Le premier conducteur n’a pas du tout apprécié cette concurrence, limite dumping, et lui a donné une bonne tape sur l’arrière de la tête. Notre conducteur a plutôt bizarrement réagit. Il a sourit, visiblement indifférent à la colère de son collègue. Je pensais qu’il existait une sorte d’accord plus ou moins formel entre tous les conducteurs pour ne pas descendre en dessous d’un certain prix mais je me trompais. Business is business et chacun pour soi.

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Deuxième voyage en train de nuit. Cette fois-ci, ce n’est pas en 1ère classe couchettes, mais en classe Sleeper, soient 6 couchettes dans le compartiment et 3 couchettes dans l’allée. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est assez confortable. Par contre les horaires sont pas vraiment respectées. Aussi bien au départ qu’à l’arrivée. Ainsi notre train est entré en gare d’Agra avec 4 heures de retard. C’est un des charmes de l’Inde, faut être patient et prendre les choses avec sérénité.

Avec Yanick, on a prévu de rester seulement 2 petites journées dans la ville, le temps de voir Fort Agra et le Taj Mahal.

Fort Agra étant très proche de notre hôtel (ou le réceptionniste a dû être gardien de prison dans une réincarnation précédente), on a fait le trajet à pied sur une route interdite aux véhicules à moteur. Seuls les rickshaws, les carrioles tirées par les chevaux et les dromadaires sont autorisées à circuler.

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La visite du fort nous a fait une très bonne impression, tout à fait inattendue. On s’attendait à voir seulement des remparts alors que c’est une petite ville àl’intérieure des remparts que l’on découvre. La construction du fort, en gré rouge, commença en 1565. On peut voir plusieurs bâtiments comme le pavillon des audiences publiques et privées, le palais des miroirs, un jardin moghol, des mosquées et un palais en marbre blanc.

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Le clou de notre visite à Agra, le Taj Mahal, est une véritable splendeur. Le fait qu’il soit l’emblème de l’Inde et qu’il soit inscrit au patrimoine Mondial est totalement justifié. Ce mausolée fut construit par l’empereur Shah Jahan pour recevoir le corps de sa femme bien aimée décédée alors qu’elle accouchait de leur 14eme enfant., en 1631. L’édifice fut achevé en 1653. Il est compose de marbre blanc et est décoré avec des milliers de pierres semi précieuses (très bien incrustées). Un jardin, une mosquée, un jawab et un bâtiment abritant un petit musée sans intérêt entourent le Taj Mahal.

Le joyau de l’Inde est bâti sur une plateforme de marbre. Le battement central, le mausolée, renferme deux cénotaphes, celui de l’empereur et de sa femme. Quatre minarets, purement décoratifs, ont été érigés aux quatre coins de la plateforme. La magie a opérée dès notre arrivée sur place aux environs de 9 heures, profitant ainsi de la lumière du soleil, encore bas à l’horizon. Je suis resté abasourdi devant la majesté de cet édifice. Ce blanc, ces lignes épurées, la symétrie parfaite de l’ensemble sont un véritable régal pour les yeux. Cette visite restera l’un des temps fort de mon voyage en Inde. Je n’en doute pas une seconde.

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