Archives pour 21 mars 2009

J’avais prévu initialement de passer uniquement la journée à Nikko en faisant l’aller/retour en train depuis Tokyo, mais j’ai dû changer mes plans quand l’hôtel, où je réside depuis mon arrivée dans la capitale, m’a dit que je ne pouvais pas réserver une nuit supplémentaire car ils sont complets. Au lieu de me casser la tête à chercher un autre hôtel seulement pour une nuit, j’ai  préféré loger à Nikko, dans une pension de famille, et ainsi avoir plus de temps pour visiter la ville et ses alentours.

Rejoindre Nikko depuis Tokyo est simple. Un service de train assure la liaison entre les deux villes en 1h30 environ. Arrivé à la gare, je téléphone à la pension pour qu’on vienne me chercher comme mon hôte me l’avait proposé la veille. La demeure de M. et Mme Sizuo Ohfusa est simple mais offre tout le confort pour ses invités. Je pose mon gros sac à dos dans ma chambre pendant que mon hôte finit de la préparer. Il dépose une couverture sur le matelas où je dormirai et m’offre le thé pour me souhaiter la bienvenue. Avant de sortir en ville pour commencer mes visites, il me fournit un plan et des indications sur les sites. Après un petit moment de réflexion, je découpe les 2 demies-journées comme suit : aujourd’hui, je profite du beau temps pour me rendre aux chutes d’eaux de Kegon près du lac de Chuzenji et je profiterais aussi des sources d’eaux chaudes pour me rendre dans un onsen (bain thermal japonais). Demain matin, je visiterai les temples, tous inscrits au patrimoine mondial par l’UNESCO avant de partir pour Kyoto.

Nikko est située aux pieds des montagnes. De ce fait, son climat est plus frais qu’en plaine. J’ai senti la différence lorsque je suis arrivé à la chute d’eau de Kegon. Le parking où le car nous a déposé est, par endroit, encore recouvert de neige glacée. L’accès à la chute d’eau est gratuit mais il faut payer pour prendre un ascenseur afin de l’admirer depuis le contrebas. Je me contenterai donc de l’admirer depuis le haut. Ce n’est pas la plus belle chute d’eau que j’ai vue mais je ne suis pas non plus à la meilleure des époques pour l’admirer. L’hiver et l’automne semblent être les meilleurs saisons. Je me promène ensuite sur les bords du lac Chuzenji à la fois pour profiter du cadre et aussi pour rechercher un hôtel où je pourrais prendre un bain d’eaux chaudes, le fameux onsen.

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Je jette mon dévolu sur un petit hôtel qui dispose d’un onsen extérieur mais la réceptionniste me dit que c’est fermé aujourd’hui :-( Je fais demi tour et me dirige vers un autre hôtel que j’avais remarqué quelques instants auparavant. Il dispose aussi d’un onsen mais à l’intérieur. Tant pis, j’y vais quand même sachant que je ne pourrais ressentir les sensations provoquées par le contraste entre l’eau chaude et la fraicheur de l’air ambiant.

Je suis accueilli par une dame d’un certain age qui me tend une serviette après lui avoir remis les 1000 yens de droit d’entrée. J’ai devant moi deux accès. Je devine que l’un est pour les hommes et l’autre pour les femmes, mais lesquels ? Je rentre dans l’un jusqu’au vestiaire espérant voir un signe éclairant ma lanterne, rien et personne. Dans l’autre idem. Perplexe, je retourne voir la dame de l’accueil et je lui montre les accès avec un air interrogateur. Elle montre du doigt le premier accès et un genre de tenture qui pend du plafond avec une inscription écrite dessus, en japonais évidemment. Je comprends que cela signifie « messieurs ». Je me dirige vers le vestiaire et remarque une porte vitrée fermée, embuée de vapeur. L’onsen se trouve derrière. Un japonais arrive dans le vestiaire. Je me propose de l’observer discrètement afin d’être sur de bien respecter les règles. Il se déshabille et se met tout nu. C’est un point sur lequel j’avais un doute, maintenant je sais. Avis aux pudiques, cet endroit n’est pas fait pour vous ! Je fais donc de même et me dirige comme lui à l’intérieur de l’onsen. Deux japonais sont déjà assis au bord du bassin. Mon « guide » s’installe sur un espèce de mini siège en plastique en face d’un pommeau de douche. Je l’imite et prends donc une douche. Gel douche et shampoing sont fournis gracieusement. Au bout de quelques minutes de nettoyage corporel, je laisse mon « guide » qui apparemment aime rester très longtemps sous la douche, pour aller dans le bassin. Il mesure environ 5 mètres sur 3 et doit mesurer 1 mètre de profondeur. La pièce est fabriquée en bois sauf la baie vitrée centrale qui donne sur l’extérieur et offre une vue sur les montagnes et les fils électriques.

La température de l’eau oscille entre 60 et 70 degrés Celsius (c’est indiqué à l’entrée). Donc c’est très très chaud. Je trempe d’abord les chevilles, tout doucement. Je laisse mon corps s’habituer à ces hautes températures pendant quelques minutes. Le temps d’observer le japonais sur ma gauche. Il est assis sur le rebord du bassin, les pieds dans l’eau et lit. Je suis admiratif qu’il puisse se relaxer en lisant alors que la vapeur réduit la visibilité et surtout au vu de la chaleur qui règne dans l’eau et hors de l’eau. Je prends mon courage à deux mains et je descends une marche supplémentaire. J’ai maintenant de l’eau jusqu’à la taille. Whouaaaaa, c’est brulant !!!! Le gars sur ma droite, est dans l’eau jusqu’au cou et s’asperge le visage comme s’il était dans une piscine sur la Cote d’Azur en plein été. Je n’en crois pas mes yeux ! Je reste dans cette position tant bien que mal et me mouille les bras et le haut du corps avec la serviette que j’ai reçue à l’accueil comme le fait ce japonais. Mais je n’en peux plus et remonte d’une marche, m’assied sur le rebord, seules les chevilles restent dans l’eau. A la façon du lecteur japonnais. Je resterai le plus clair du temps dans cette position, la plus agréable pour moi, à profiter du moment présent et à me relaxer. Après plusieurs minutes d’intense sudation, je sors du bain et me dirige vers mes vêtements, moment où je réalise que je n’ai pas de serviette pour m’essuyer. Je regarde autour de moi mais rien qui ressemble à une serviette, hormis celle qui est sur les affaires d’un des japonais. Je me dirige tout nu, mais avec la petite serviette trempée en guise de cache sexe, vers la dame de l’accueil mais elle est absente de son bureau. Je retourne dans le vestiaire ne sachant quoi faire lorsque un japonais rentre dans la pièce. Je lui demande où me procurer une serviette, il me répond qu’il n’y en a pas, qu’il faut essorer la petite serviette que j’ai dans les mains et s’essuyer avec. Hum… Ben, ça marche. En trois minutes j’étais sec.

Après ce bain relaxant, je prends le bus pour retourner en ville et faire quelques photos du pont sacré, à la lumière du soleil couchant. Après un diner copieux dans un petit restaurant, je retourne à la pension. Je vais directement dans ma chambre pour me coucher. Avant, j’allume le petit chauffage d’appoint car la température a fortement chutée. Mais il est réglé pour ne fonctionner que 3 heures. Au petit matin, encore dans les brumes du sommeil, j’ai un instant cru que j’étais au Népal, pendant mon trek dans les Annapurnas, tellement l’air de la pièce est glacé.

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