Archives pour janvier 2009

En arrivant à Kochi (ex Cochin), on se rend vite compte que ce n’est pas une ville indienne comme les autres. Au cours des 6 derniers siècles, la ville fut colonisée par les portugais puis les hollandais et enfin les anglais. Cette longue présence européenne a laissée de profondes traces que témoignent aujourd’hui le style architectural des habitations, les églises, le cimetière hollandais, le palais hollandais transformé en musée et le fort militaire installé au bord de mer, protégeant la colonie des velléités des autres armées européennes. Autre singularité - mais en est-ce vraiment une dans un pays où se côtoient tant de religions ? - la présence d’une synagogue bâtie par les colons juifs présents bien avant l’arrivée des européens.

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Pour finir avec cette petite partie historique, je ferais une grosse omission si je ne mentionnais pas l’apport des chinois à la population de Kochi : les filets de pêche et plus spécialement le mécanisme de mise à l’eau et de sortie de l’eau pour récupérer le poisson pris dans les mailles du filet. Le système repose sur un ingénieux dispositif basé sur le principe du balancier et du contre poids. Je vous laisse découvrir ces filets sur les photos qui sont plus parlantes.

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Il y a deux manières de rejoindre Kochi depuis Ernakulam où s’arrête le train. Kochi étant situé à l’extrémité d’une péninsule, le plus pratique, le moins cher et le plus rapide est sans conteste le ferry. Toutefois, l’accès par la route est possible mais sans intérêt pour le touriste.

La traversée en ferry, qui dure environ 15 minutes, est une douce préparation à l’atmosphère de Kochi. Très vite, après la corvée de trouver une chambre, je me rends compte à quel point Kochi est paisible où même les conducteurs d’auto rickshaw sont sympathiques voire blagueurs. A Ooty, j’avais déjà noté cette atmosphère de – relative – quiétude. Décidément, ça n’a vraiment rien à voir avec le nord de l’Inde. Et heureusement que je finis par le sud, comme un bon dessert après un repas que l’on ne regrette pas d’avoir mangé mais dont on sait que l’on y goutera pas de nouveau.

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Par contre, je gouterais bien une nouvelle fois une excursion dans les backwaters. C’est une série de lagunes constituées en réseaux de canaux entre la mer et les terres, une sorte d’immense Venise, pour faire une comparaison que j’ai lue. On est parti très tôt le matin avec une dizaine d’autres personnes pour, après une bonne heure de route, rejoindre un house boat amarré sur un de ces canaux, qui peuvent mesurer aussi bien plusieurs centaines de mètres que quelques centimètres, tout juste suffisant pour faire passer une pirogue. On a donc passé toute la matinée à naviguer entre deux bandes de terres, des iles pour la plupart, et à admirer le superbe paysage qui s’offrait à nous. De temps en temps, on s’approchait de pécheurs qui draguaient le fond des eaux pour remonter des coquillages, une matière première importante pour l’économie des backwaters. On s’est aussi arrêté chez une famille dont l’une des activités est de récolter le jus des fleurs de cocotier. Dans les premières heures qui suivent l’extraction du jus, il est bu par des enfants, comme un médicament, et au bout de quelques heures, ce jus se transforme pour devenir une sorte de liqueur qui au bout de plusieurs mois de fermentation devient un alcool, destiné aux adultes.

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Nous avons fait halte le midi pour déjeuner avant de continuer notre excursion dans les canaux mais sur une pirogue. Cette fois-ci, nous avons pénétré plus à l’intérieur des terres sur un canal tout juste large pour faire passer une seule pirogue. A nouveau, on s’arrête chez une famille qui vit en partie de la coco. On sait tous que de la coco on obtient du jus ainsi que la pulpe. Mais saviez-vous que l’on peut fabriquer de solides cordelettes avec la partie molle de l’écorce une fois séchée ? Cette gentille famille qui nous attendait nous en a fait la démonstration en live.

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La deuxième partie de l’excursion fut assez courte au final. Mais c’est un bon début et qui sait si je ne reviendrais pas dans cette région passer plus de temps ?

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Ma première envie en arrivant à Mysore fut d’en repartir très rapidement. Même après quelques heures passée dans la ville, je n’ai pas changé d’opinion. A tort ou à raison, je n’y ai trouvé aucun charme. Surement parce que Mysore ressemble trop, à mon goût, aux villes du Nord que j’ai visitées le mois dernier et que j’aspire plus, maintenant, à des endroits plus verts et plus relaxant. Certes Mysore a pléthore de cabinets médicaux et autres centres de radiologie – un tous les 20 mètres – mais à vrai dire je m’en fou un peu. Certes la ville a un très beau et impressionnant palais mais pas de quoi me retenir plus d’une journée dans cette ville. En fait le seul événement que je garderai en souvenir de cette courte visite fut le moment où pour la première fois de ma vie j’ai corrompu un agent de sécurité (ou fonctionnaire de police, je ne sais pas trop).

Lorsque Yanick et moi avons acheté le ticket d’entrée pour le palais, c’est posé la question de savoir si on payait ou non pour utiliser notre appareil photo. Et oui, il y a un extra à acquitter dans beaucoup de lieux touristiques si on veut les photographier. Certaines fois ça vaut le coup et d’autres fois, pas du tout. Mais on ne le sait qu’une fois à l’intérieur… La plupart du temps le surplus est dérisoire comparé au ticket d’entrée mais je n’aime pas trop ce principe. On a vraiment la sensation d’être une vache à lait. On a donc décidé de ne pas payer l’extra de 5 roupies et chacun a gardé son appareil, caché dans le sac à dos. Ce n’est pas la première fois que nous dérogeons à cette règle et à chaque fois le contrôleur faisait correctement son job : il ne contrôle rien. Mais cette fois-ci, nous somme tombés sur un cas rarissime, l’agent de sécurité (ou policier ?) a fait son travail et nous a fouillé – comme les autres touristes – et a découvert notre appareil photo. Pris la main dans le sac. J’étais un peu gêné. L’agent de sécurité nous a rappelé que c’est interdit et que nous devons donc remettre les appareils photo soit à la consigne soit payer l’extra pour les utiliser. Nous avions aucune envie de faire l’un et l’autre car c’est vraiment abusé et on a donc insisté pour garder sur nous les appareils photos et avons promis de ne prendre aucune photo. Rapidement, l’agent de sécurité a changé de discours et nous demande, discrètement, de l’argent pour passer avec les appareils photos. Surpris, je lui demande de répéter. Oui, il veut 10 roupies par personne et il nous laisse tranquille. On a un peu hésité mais on a vite fait le calcul et on a donc versé chacun le bakchich à l’agent de sécurité (ou policier ?), au vu et au su de ses collègues.

La visite a alors pu commencer. Le palais, totalement reconstruit en 1912 après qu’il eut été détruit en 1897, était le lieu de résidence du maharaja. C’est vraiment un très bel édifice, richement décoré. Bois de tek, ivoire, feuilles d’or, marbre et pierres semi précieuses sont des matériaux choisis par le souverain de l’époque. Pour la petite histoire, le palais, conçu par un anglais, a couté 4.5 millions de roupies. J’ignore combien cela représente en roupies d’aujourd’hui mais il est facile d’imaginer que c’est une véritable fortune. Cette seule et unique visite clos notre très bref séjour dans Mysore.

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Dès le lendemain matin, nous prenons un bus à destination d’Ooty. C’est une petite ville située à 2240 mètres d’altitude. Elle a été construite par les anglais au début du 19è siècle. En raison de la douceur de son climat, elle était le lieu de villégiature des anglais de la région voulant échapper à la chaleur torride des plaines.

De cette présence anglaise, il reste encore aujourd’hui des traces. Notamment un très beau jardin de roses. Enfin, je l’imagine beau car nous ne sommes pas à la bonne époque de floraison. Je fus très surpris du nombre de variétés de roses qui ont été plantées dans ce jardin. Une centaine au bas mot. Elles portent toutes un nom différent, plus ou moins original. D’ailleurs j’en ai relevé certains que voici en photo. J’apprécie particulièrement le dernier, qui m’a bien fait rire.

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Pour rester dans le vert, le jardin botanique est une autre trace laissée par les anglais. Il a été aménagé en 1848 et regroupe plusieurs essences d’arbres et d’arbustes provenant des quatre coins du monde. Certains sont gigantesques et j’imagine que leur age se compte en siècles. Outre son intérêt pédagogique, le jardin est aussi un lieu d’agrément où on peut venir se relaxer.

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Coté relaxation, j’ajoute à la liste le lac (artificiel, crée en 1824) au bord duquel sont installés des manèges et un ponton à pédalo et canots.

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Enfin, Ooty est connu pour son train miniature (mais ne vous y trompez pas, c’est un vrai train qui assure une vraie liaison) que nous n’avons pas pu prendre car il n’y avait plus de place, week end oblige. Et oui, même les indiens partent en week end. Du coup, à la place, on a grimpé sur le pic le plus élevé de la région, le Doddabetta Peak à 2633 mètres d’altitude. Promenade très facile et qui offre une vue imprenable sur les environs d’Ooty.

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Quiétude et fascinant sont les qualificatifs qui me viennent en tête pour décrire Hampi. J’ajoute le mot galère pour qualifier notre difficulté à trouver une chambre. Nous sommes arrivés par train en milieu d’après midi avec beaucoup d’autres touristes. Hampi étant une petite ville, et surtout son quartier touristique, il y eu plus de demandes que d’offres, comme dirait un expert en économie. On a beaucoup tourné avec nos sacs à dos et visité plusieurs chambres, à des prix exorbitants, avant de se voir proposer de dormir sur la terrasse d’un restaurant, faute de mieux. Nous étions presque prêt à accepter quand, à la dernière minute, on nous a signalé qu’une chambre était disponible. C’est juste une piaule des plus basique dont le gérant de l’hôtel demande un prix déconnecté de sa réelle valeur. On a pas vraiment le choix donc on accepte. Le gérant consent toutefois une petite réduction car on reste deux nuits.

Hampi a été construite autour des ruines d’une ancienne ville, Vijayanagar bâtie au 15è siècle. Ces ruines couvrent un large périmètre et beaucoup de ses temples sont encore visibles et très bien conservés. Ce qui est fascinant, comme je l’ai dit au début, ce n’est pas tant les ruines elle-mêmes mais la nature du sol des environs. Il est recouvert d’un nombre infini de roches rondes en granite. On dirait qu’un géant s’est amusé à poser des (énormes) billes de couleur rose et de différentes tailles sur le sol pour composer un paysage artistique. Pour le rendre plus agréable encore, il n’a pas oublié de tracer un sillon pour faire couler une rivière et planter palmiers et bananiers.

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Les ruines sont réparties sur deux sites. Le premier est vraiment tout proche des hôtels et avons commencé par le visiter en premier. Nous avons découvert le second, plus éloigné, en vélo et nous en avons aussi profiter pour parcourir les alentours d’Hampi. J’ai apprécié cette promenade à double titre ; d’abord c’est la première fois que je monte sur un vélo depuis la Chine. Jusqu’à présent, les villes que nous avons visitées n’étaient pas franchement propice à ce genre de balade. Deuxièmement, utiliser un autre moyen de transport que l’auto rickshaw permet de profiter du paysage en prenant son temps et dans un relatif silence.

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Je n’ai pas beaucoup de détails historiques à vous donner. Sinon que l’ancienne ville, Vijayanagarà, était autrefois la capitale d’un des plus grands empires hindous et probablement un site religieux important. Il y a donc beaucoup de temples dont je serais incapable de vous  donner des infos. C’est assez difficile de retenir tous les noms indiens à rallonge, toutes les dates et les noms des multiples dieux. Par contre, j’ai quelques photos qui vous parlerons plus, comme d’habitude :-)

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Le dernier monument que nous avons visité, le temple de Virupaksha dédié à Shiva, date du 15è siècle et est encore en excellent état. Paradoxalement, c’est celui que j’ai le moins apprécié. Certaines parties servent de lieu de stockage à je ne sais quoi et gâche l’harmonie du lieu et aussi je me sentais  mal à l’aise en compagnie des indiens venus prier leurs dieux.

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Initialement je n’avais pas prévu de passer quelques jours à la plage, à Goa. Mon plan était de rejoindre Bengalore, au sud de l’Inde, par avion depuis Mumbai. Ce qui m’a fait changer d’avis est, d’une part, que fêter le nouvel an sur une plage au soleil est plus attrayant que de le fêter je ne sais où, au milieu du bruit des auto-rickshaws, bouses de vaches et pollution. D’autre part, je suis à mi-parcours de mon voyage en Inde et faire une coupure aussi agréable avant de reprendre mon périple est une idée bienvenue.

Yanick et moi avons jeté notre dévolu sur la plage d’Arambol, petit village au nord de l’état de Goa. C’est une très longue plage et propre ( à deux ou trois bouteilles de plastiques près). Le sable n’est pas blanc et il n’y a pas de cocotiers qui projettent leur ombre sur le sable (ils sont plus en arrières, dans les terres), toutefois c’est un endroit très agréable où nous resterons une semaine.

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Quant aux touristes, si je devais faire un cocktail représentatif du type de clientèle présente sur place, je verserai dans le shaker un magnum de vodka (forte communauté russe), une pinte de bière (moyenne d’age assez jeune), un bang d’herbes (présence d’hippies, vieux et jeunes), un zeste de sérénité (quelques yogistes par-ci par-là) et enfin une pincée d’épices indiennes (pour les 2 ou3 vaches sacrées se promenant sur la plage et la poignée d’indiens venu faire la fête ici). Secouer bien le tout et verser dans des gobelets en plastique, car Arambol est un lieu « petit budget ». A consommer sans modération… Par-ci par-là, de la musique techno pour mettre un peu d’ambiance mais sans être envahissante. Bref, à mon avis, Arambol est un bon compromis pour celui ou celle qui recherche ni la solitude ni la foule de St Tropez pour se relaxer quelques jours.

Petit mot sur la météo : 30º C et ciel bleu. Nuit un peu fraiche. Mer d’huile le matin avec ensuite des rouleaux sympa pour s’amuser et couper une longue séance de bronzage. Temps nécessaire de mise à l’eau du Christophe : 5 secondes sans aucun frémissement.

Pendant cette semaine à Arambol, nous n’avons absolument pas bouger pour visiter temples ou églises (Goa fut un comptoir portugais). Notre activité quotidienne se résumait à aller au restaurant et à écouter le bruit des vagues allongés sur le transat.

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Pour le réveillon du nouvel an, les autorités indiennes avaient interdit, pour des raisons de sécurité, toute organisation de fiesta sur les plages. Les attentats de Mumbai ne sont pas évidemment pas étrangers à cette décision. La question était donc de savoir s’il y aurait des alternatives et où ça. Bizarrement, les restaurateurs que Yanick a interrogés répondaient qu’aucun événement particulier que ce soit chez eux ou quelque part à l’extérieur n’étaient prévus. Nous étions pour le moins sceptiques mais nous n’avons pas insisté.
Nous avons commencé la soirée par une bonne bière (heu, disons deux) avant de poursuivre par le diner, installés sur la plage. Le restaurant n’avait rien préparé de spécial pour le réveillon (à part un plat de poisson hyper cher). J’ai donc commandé un plat de la carte habituelle, qui fut délicieux. Pour la boisson, si je me souviens bien, c’était encore une bière.
La plage commença vraiment à s’animer quand un groupe techno débuta son live. Trois musiciens et quatre instruments : DJ djembé, DJ clavier et DJ flute traversière / didgeridoo (oui, oui, vous avez bien lu…) Cette combinaison d’instruments plutôt iconoclaste donne un résultat pour le moins original mais très réussi, à mon avis. Écoutez plutôt :

Autour du groupe, trois ou quatre jongleurs de feu contribuaient à animer la soirée sur fond de feu d’artifice jusqu’au bouquet final à minuit. Je ne peux vous en dire plus car je suis allé me coucher quelques minutes plus tard.

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Ceux qui ont lu attentivement ce post me feront remarquer que la police avait interdit les manifestations festives sur la plage. Alors quid ? Ben je ne sais pas. Sois ce genre d’interdiction, les gens ici s’en foutent (c’est tout à fait plausible) soit la police a mis de l’eau dans son vin indien. Je privilégie cette deuxième hypothèse car j’avais noté la présence de 2 policiers avec fusil en bandoulière, à moitié caché derrière une pile de sacs de sable, sur la plage.

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